Située dans un bassin d’emploi historiquement très dynamique, l’entreprise O’Guste, spécialiste dans les viandes surgelées multi-espèces, propose plus de 500 références à ses clients de l’industrie agroalimentaire, de la restauration hors domicile et du secteur de la distribution. Pour cela, l’entreprise s’appuie sur plus de 110 collaborateurs travaillant sur les neuf lignes de production de l’usine de Mortagne Sur Sèvre, dans le bocage vendéen.

Pour agir sur l’égalité professionnelle femmes hommes, l’entreprise a décidé de mettre en œuvre différentes mesures pour agir sur la rémunération et l’amélioration des conditions de travail.

C’est en 2018 que l’entreprise a travaillé sur le repositionnement des salaires, pour une juste et meilleure rémunération des collaborateurs. « Ce repositionnement s’est réalisé secteur par secteur pour aujourd’hui être appliqué sur tous les métiers de l’entreprise » nous précise Angélique Marsault, assistante RH.

Basé sur des indicateurs de compétence, polyvalence et ancienneté, ce travail a été l’occasion pour le service ressources humaines d’étoffer les missions dédiées et accompagner la montée en compétences des collaborateurs en travaillant notamment sur la mixité des équipes. Le travail accompli permet aujourd’hui à O’Guste de présenter un index égalité professionnelle femmes homme de 93 sur 100, soit 10 points au-dessus de la moyenne nationale.

Mixité et poste de travail

Dans le monde professionnel, on peut parler de mixité lorsque des entreprises permettent aux femmes et aux hommes d’accéder aux mêmes emplois et aux mêmes parcours et d’accomplir, pour un emploi donné, les mêmes tâches. Si des progrès importants ont été faits ces dernières années, il reste beaucoup à faire, selon les chiffres de la DARES.

En 2013, les métiers mixtes, c’est à dire comptant entre 40 et 60% de femmes, représentaient moins de 13% de l’emploi. (1). Par ailleurs, on reconnaît 87 familles professionnelles au sein desquelles se répartissent l’ensemble des métiers. Sur ces 87 familles, près de la moitié des femmes en emploi se concentrent dans seulement douze d’entre elles.

Les raisons d’agir pour favoriser la mixité au travail sont pourtant nombreuses :

Réduire l’exposition aux risques professionnels en rendant visible les pénibilités,

Prévenir l’usure par des parcours professionnels permettant la mobilité,

Limiter le turnover en reconnaissant les compétences parfois masquées par la répartition sexuée des postes.

Éviter les blocages de production en encourageant la polyvalence et le décloisonnement des postes.

Portées par ces raisons, O’Guste a engagé un programme d’investissement de près d’un million d’euros pour revoir ses systèmes de sciages et de pesage des produits congelés. Cet investissement, en plus de supprimer le risque de coupure grave et de limiter les risques de trouble musculo squelettique, a comme objectif affiché de faciliter la mixité et la polyvalence des équipes.

« Cette polyvalence, on la met beaucoup en avant, car sur plusieurs métiers, les possibilités d’évolutions professionnelles sont limitées. C’est donc logique de faire grandir la personne en poste sur les différents secteurs de l’entreprise » rappelle Charline Menard, chargée de marketing digital.

Utilisées sur le secteur des produits congelés, les anciennes scies commencent à être remplacées en octobre 2021 par des machines plus sécurisées et à la manipulation plus précise et confortable. Cet investissement est le fruit d’une analyse ergonomique menée sur site et d’une démarche participative impliquant plusieurs groupes de travail réunis régulièrement pour participer aux diagnostics, aux recueils des besoins et apporter des propositions. « Nous avions particulièrement besoin des opérateurs lors de ces groupes de travail pour identifier ce qui était à améliorer et réajuster » ajoute Angélique Marsault.

Pour quels résultats ?

Ces aménagements doivent permettre de donner accès à des postes traditionnellement occupés par des hommes à un public féminin « Aujourd’hui nous avons des demandes pour rejoindre ce poste et ces scies permettent de recréer de la polyvalence pour nos salariés, et spécifiquement les femmes » indique Angélique Marsault. De plus, certains processus, comme le poste conditionnement, sont désormais automatisés et le port de charge est ainsi limité.

L’impact positif de ces changements ne se limite pas aux seules femmes. Le déploiement de ces nouveaux outils participe à l’amélioration des conditions de travail pour l’ensemble des salariés, tout en préservant leur santé.

Les organisations de travail non mixtes ne sont jamais satisfaisantes pour les salaires et les entreprises. Elles génèrent des dysfonctionnements couteux sur les parcours, la reconnaissance, les atteintes à la santé et la performance économique. Une étude approfondie des situations de travail et l’adaptation des postes facilite, entre autres, la polyvalence et la mixité des équipes.

(1)   Répartition des hommes et des femmes par métier, Dares Analyses, n°79, 12/2013